Antoinette va bien, et nous avons pu constater que notre aide porte ses fruits.
La formation que la moto lui a permise l'an dernier étant terminée, elle voulait acheter une de ces machines à tricoter coûteuses pour son budget. L'Action sociale de Ouagadougou est passée chez elle et a vu le cadre dans lequel elle vit : le non loti (vaste quartier non viabilisé), la "maison" qu'elle loue (2 pièces sommaires) ; il a donc été décidé de lui payer intégralement la machine. Depuis, elle tricote à domicile et vend sa production.
Par ailleurs, elle a acheté à crédit (crédit solidaire, remboursé mois par mois à une fondation patiente et compréhensive), un vélo avec toit dans lequel elle véhicule les fournitures nécessaires à la fabrication de savon et effectue les livraisons.
Elle fait toujours des tresses, à domicile ou en boutique.
Ce sont donc 3 activités menées de concert avec constance, qui lui permettent de se nourrir, payer son loyer, élever sa fille, payer l'essence, aller au village (à 35 km) voir la famille.
Antoinette n'a rien demandé, je le souligne ; elle m'a donné RV pour voir sa fille qui vit chez son frère, Daniel, le surlendemain... en fait, les femmes de la cour ont préparé devant nous un plat : nous étions invités.
Enfin, Antoinette continue à aller à l'école pour rattraper le retard, elle nous a montré ses cahiers. Le matin de mon départ notre amie était à ESO avec un cadeau.
Bref, gentille, modeste, sérieuse ; une petite aide a été remise pour payer la révision de la moto, qu'elle entretient avec soin.

 Antoinette a eu des soucis de logement, obligée de quitter sa maison l'an dernier, puis a pu la réintégrer. Elle rêve d'une parcelle. Mais une parcelle en non-loti (300 000 F) est sujette à remise en question car il n'y a pas de papier de propriété officiel et les parcelles sont tirées au sort, au moment du lotissement. De plus, dans les projets de lotissement, les personnes handicapées devraient être prioritaires... de toutes façons, la situation de transition réclame patience et prudence. 
 

Nous serons attentifs aux éventuels besoins à venir (scolarité de Raïnatou, sa fille, qui est en 3e, questions de santé...) 

Il y a un an, nous terminions le premier atelier 2 roues pour 2 pieds à Ouagadougou : 3 personnes handicapées moteur pleines de bonne volonté à qui donner un coup de pouce, 3 motos et du matériel achetés grâce au soutien de personnes solidaires, 3 véhicules adaptés et un fort moment de partage pour toute une équipe dynamique, bénéficiaires et bénévoles confondus dans un même élan

En avril nous retrouvions nos amis pour un premier petit bilan ; depuis, comme annoncé un peu partout, le Burkina Faso a connu une période mouvementée
Le président au pouvoir s'accrochait à son "trône" après 25 ans, voulait faire voter une loi qui lui aurait permis de rester plus longtemps encore aux rènes du pays. Le peuple a dit non, il y a eu des morts, des blessés, des dégâts... Un gouvernement de transition dirige actuellement le pays, en attendant des élections prévues pour dans un an 

Nos amis bénéficiaires de l'atelier et nos amis de l'équipe burkinabè de bénévoles vont bien
Leurs "activités" ont connu un moment difficile, le bilan pour les premiers bénéficiaires devra tenir compte des bouleversements supportés.
Le virus ebola, quoique tenu hors du Burkina Faso, effraye les touristes et ONG... les événements de novembre en ont rajouté, dissuasifs à venir mener les actions et échanges que le Nord entretient avec cette région africaine ; mais les Occidentaux reviennent et la vie reprend

Une réunion de l'association se tiendra bientôt, pour préparer une visite de bilan au Burkina et pour envisager le futur atelier

Nous souhaitons à toutes et tous une bonne évolution, une année de renouveau, une politique plus juste pour la population et une amélioration des conditions au quotidien encourageant leurs efforts...

Sans oublier des voeux pour toutes les personnes qui ont participé à notre action, chacune à sa manière

les petites porteuses d'eau, pieds nus et sourire aux lèvres :

voici donc la concrétisation d'un projet imaginé en avril 2011, ayant commencé à prendre forme en 2012, et qui a rallié depuis les bonnes volontés de personnes peu à peu convaincues de son intérêt et de sa faisabilité.

en chiffres, cela donne 1 personne qui en fait rencontrer 2 autres, 3 roues pour stabiliser des motos adaptées au handicap moteur des membres inérieurs, 4 "Ouagatrocs" pour présenter le projet en France et récolter des adhésions et des fonds de départ, 5 séjours au Burkina Faso pour étude, contacts et avancée du projet, 21 adhérents ou donateurs... mais arrêtons là les mesures chiffrées, entrons dans la réalité, l'humain, le concret

en décembre 2014, trois membres de Sur 2 pieds - Laure, Philippe, Jef - sont à Ouagadougou pour finir les acquisitions de matériel, acheter les motos, rencontrer le soudeur, Ambroise, s'installer dans le local mis à disposition par Emmaüs Solidarité Ouaga

les trois bénéficiaires sont là : Antoinette, Idrissa F., Vincent

l'équipe burkinabè aussi : Pita, Idrissa, Daniel, Mady

durant deux semaines le démontage, la soudure, le remontage, les ajustements et adaptations, sont effectués avec efficacité et sérieux, dans la bonne humeur ; un temps est consacré à la peinture... bien avant le délai prévu, tout est bouclé.

l'équipe prend le temps de parler, commenter, partager ; qu'est-ce que le handicap, comment le vit-on, quelle énergie, quelle confiance permettent d'avancer dans un monde peu à l'écoute des différences, comment l'imagination apporte son étincelle dans le quotidien, quels exemples, autour de soi donnent courage et confiance...

chacun s'est enrichi de ces moments qui révélaient ce qui constitue la trame de l'expérience : mise en commun de vouloirs, de savoirs et savoir-faire, respect et solidarité ; chacun est reparti avec le bénéfice de cette expérience et en gardera longtemps ce qui efface les heures d'ordinateur, les moments de doute, les instants de fatigue : le précieux sentiment d'avoir partagé sa passion pour la vie

découvrez la page "atelier de décembre 2013 : les photos"

c'est ce que nous nous souhaitons tous et espérons pour vous

à Ouaga, pour Antoinette, Idrissa et Vincent,

l'année 2013 a fini sur une note très positive

sur la photo, vous les voyez en rodage de leur nouveau véhicule

joyeux, concentrés, prudents

alors... que ça roule encore pour le meilleur :

meilleure vie, bonne santé, activités améliorées !

bonne année à tous

à la veille de partir réaliser un premier atelier à Ouagadougou en ce mois de décembre 2013, nous avons envie de jeter un coup d'oeil sur l'histoire du projet

depuis l'article du 30 mai 2011 qui inaugurait le blog et présentait une ébauche de projet, combien d'hésitations et de réajustements ! il a fallu des échanges dans l'écoute la plus attentive, de la patience et de la détermination, beaucoup de sérieux... et un grain de folie

il nous faut remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont aidé à la réflexion, donné des conseils, accompagné le montage, envoyé de l'argent, diffusé l'information, soutenu avec des dons de matériel, organisé des rencontres...

ce sont des amis, des proches, mais aussi des personnes sans lien avec le groupe de départ, enthousiasmées par l'idée, émues par la situation des personnes handicapées en Afrique, épatées par le dynamisme de Pita

sans cet environnement humain bienveillant et efficace, le projet aurait été abandonné au premier moment de doute

maintenant, en avant : le regard est sur Ouagadougou et l'énergie dans les bagages !

à très bientôt pour des nouvelles et bonne fin d'année à toutes et tous